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Résumés
Contrat de communication, acte de langage et interprétation Communiquer consiste, en grande partie, pour un locuteur à mettre en langue, pour autrui, sa pensée. Un des buts de l’interlocuteur consiste à récupérer la pensée que le locuteur a voulu lui exprimer à travers ce qu’il dit. On peut penser qu’une des limitations du modèle de Sperber et Wilson réside dans le fait que le locuteur consa- cre toute son énergie cognitive à faire reconnaître son intention à l’interlocuteur. Cependant, rien ne permet de dire que ce principe du moindre effort s’appliquera toujours au détriment des besoins de l’acteur social. C’est pourquoi nous envisageons dans le cadre du modèle de contrat de communication une autre perspective dyna- mique d’interaction communicative.
fondements théoriques et quelques illustrations On présente ici quelques concepts fondateurs de l’action pour l’analyse des échanges du point de vue psycho-socio-pragmatique en les reliant aux « principes de l’esprit ». Il s’agit de constituer un cadre d’analyse qui permette de mieux saisir les enjeux iden- titaires dans les interactions sociales et de mieux évaluer leur importance.
Polyfocalisation et polychronie dans les interactions en situation de travail : une approche praxéologiqueCette contribution porte sur la problématique du temps dans les modélisations de l’interaction verbale. Plus spécifiquement, deux conceptions du temps et de son rap- port aux productions langagières sont ici rappelées et mises en perspective : a) le temps comme point de référence et comme produit de l’interprétation des énoncés ; b) le temps comme rythme de l’activité et comme contrainte situationnelle sur les Développant la seconde de ces deux acceptions à l’aide de données empiriques attes- tées issues de situations de travail en milieu industriel, l’article se propose de montrer en quoi la question de l’incorporation du discours dans des contraintes de type tem- porel constitue une dimension centrale dans l’étude des pratiques langagières.
Quelles méthodes logiques pour l’étude de l’interaction en psychologie ? L’interaction directe est la scène la plus primaire de la vie sociale de toute espèce animale qui vit en société. Il en va donc de même de l’espèce humaine pour qui l’interaction directe s’organise comme parole en interaction (Schegloff, 1991). Ainsi, entendue au sens le plus large, la conversation constitue-t-elle la matrice naturelle de l’individu humain et est-elle l’objet d’un vaste programme d’investigation scienti- fique. Dans le présent travail, nous dessinerons ce programme à grand trait et nous montrerons que son extension à la psychologie suppose que lui soit associée une dans les transactions communicationnelles Dans cet article, nous tenterons de revisiter la frontière qui sépare les dimensions communicationnelles et praxéologiques de l’action, en visant des activités de service au sein desquelles elles sont intimement imbriquées. Ce faisant, nous prolongeons certaines catégories analytiques célèbres de la pragmatique linguistique et en par- ticulier les actes de langage perlocutoires dont nous tentons d’éclairer les diverses facettes en proposant une nouvelle typologie.
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Deuxième Partie - iNteraCtiONs éDuCatives auPrès De jeuNes eNFaNts Intervenir sur les interactions parents-enfants À partir de la prise en considération de l’importance du rôle des parents accompa- gnant leurs enfants (3-5 ans) dans la découverte d’une exposition interactive à carac- tère scientifique et technique, la recherche propose : (1) la conception d’un Dispositif de Sensibilisation Parentale (DSP) et notamment d’un artefact (film) – support de débats et de témoignages de la part des parents – qui vise surtout un changement de regard du parent sur son enfant ; (2) une évaluation du DSP. L’étude a été réalisée dans l’exposition des « 3/5 ans » de la Cité des Enfants, à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris. Au total, 7 dyades parent-enfant ont été observées et leurs échan- ges transcrits et analysés en référence à différents modèles (actes tutoriels, pragmati- que conversationnelle et actes de distanciation parentale). L’hypothèse selon laquelle une action de sensibilisation préalable des parents à leur rôle de tuteur a un impact sur la manière dont ils accompagnent leur enfant se trouve confirmée. Les analy- ses montrent en effet une évolution marquée et très individualisée entre leur pre- mière visite et leur seconde visite au musée, après que les parents ont été impliqués dans le DSP. Ces données sont discutées dans le contexte des études sur l’éducation agnès DaNis, Charles tijus, arnaud saNtOLiNi Interactions cognitives : propriétés, mesures et applications à l’étude de l’environnement proximal du jeune enfant Les travaux que nous présentons ici portent sur l’étude des interactions cognitives dans l’environnement proche ou proximal du jeune enfant, c’est-à-dire celui qui lui permet de se développer en se fondant sur l’apport des interactions quotidiennes avec son entourage. Ces travaux ont abouti à une méthode générale d’analyse de l’envi- ronnement proximal fondée sur l’élaboration de trois grilles – la mesure des niveaux d’interaction, la quantification du contenu des interactions, et l’analyse de la dynamique de l’interaction – et à son application aux données d’interactions recueillies lors de la résolution de différents types de tâches. Nous commençons par situer les interactions cognitives dans le cadre général d’étude des interactions, en présentant notre taxo- nomie des dimensions de l’interaction, puis nous évoquons les « modèles de l’inte- raction cognitive » qui ont inspiré nos travaux. Enfin, nous rapportons quelques-uns des résultats obtenus et les perspectives de recherche.
Interactions d’assistantes maternelles auprès des jeunes enfants. Selon une perspective socio-cognitive, l’adulte joue un rôle dans le développement langagier de l’enfant, notamment dans l’acquisition du vocabulaire. Dans cette opti- que, nous supposons que l’adulte peut influencer l’émergence des habiletés phonolo- giques des jeunes enfants (2-3 ans). Cette étude présente une méthode d’analyse des interventions d’adultes portant sur les unités des mots. Pour cela, six dyades et deux triades assistante maternelle-enfant ont été filmées au cours de quatre situations d’interaction (lectures partagées, jeu imagier, comptine). Les résultats montrent une variabilité en fonction de la situation, des assistantes maternelles, de la nature des interventions sur les unités (correction, sollicitation, focalisation) et de l’unité sur laquelle elles portent, variabilité pouvant être à l’origine des différences observées dans le développement des habiletés phonologiques.
Peut-on aider les enfants de 5 ans à mieux comprendre les différents niveaux de signification du langage ? L’étude présentée porte sur la compréhension par de jeunes enfants des formes indi- rectes de langage que sont les expressions idiomatiques. L’objectif est de montrer, à partir de l’analyse d’échanges entre des enseignants et des enfants d’âge pré-scolaire, comment les enfants peuvent accéder au sens de ces expressions dans des contex- tes sociaux. Les résultats montrent que le développement de la compréhension des expressions idiomatiques dépasse la transmission d’un savoir conventionnel pour toucher aussi la transmission d’une certaine forme de réflexivité sur le langage au moyen de stimulations sociales spécifiques.
des médiations sémiotiques aux constructions cognitives Le présent travail pose comme double principe que des cognitions nouvelles peuvent être engendrées par des processus conversationnels et que l’école peut être considérée comme un terrain privilégié pour l’étude des mécanismes de l’apprentissage et du développement. Le dispositif d’enseignement scolaire présenté, conduit en condition naturelle selon une approche socio-constructiviste d’inspiration vygotskienne, per- met de montrer pourquoi et comment le travail de groupe en classe, suivi d’exposés et de débats, facilite les apprentissages scolaires et l’élaboration d’outils cognitifs à por- tée plus générale. L’étude pragmatique logique des processus cognitivo-langagiers, en situation interactive de résolution de problèmes, est une méthodologie efficace pour comprendre le « passage de l’inter à l’intra », c’est-à-dire les mécanismes d’ap- propriation de signes et systèmes de signes constitutifs de la cognition des enfants.
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trOisième Partie - iNteraCtiONs D’aPPreNtissaGe rodica aiLiNCai, annick WeiL-Barais Céline BuCHs Partage de l’information et apprentissage entre étudiants Trois études documentent les effets de la distribution des informations lors d’un travail coopératif en duo sur des textes à l’université. L’étude 1 souligne que le travail sur des informations complémentaires renforce la coopération et l’investissement des étudiants alors que le travail sur des informations identiques stimule un climat plus compétitif. L’étude 2 indique que travailler sur des informations identiques renforce la comparaison sociale des compétences, ce qui interfère avec l’apprentissage. Les études 2 et 3 mettent en évidence un lien négatif entre la compétence du partenaire et la performance des étudiants lors d’un travail sur des informations identiques (la compétence du partenaire est menaçante et néfaste) alors que ce lien est positif lors d’un travail sur des informations complémentaires (la compétence du partenaire est reconnue et bénéfique). Ainsi la distribution des informations crée deux dynamiques Comment évaluer l’effet des interactions à visée d’apprentissage ? Chercher à éprouver les effets d’apprentissages effectués dans l’interaction, au sein de petits groupes, revient, si l’on se réfère aux théories de Vygotski et à celle du conflit socio-cognitif, à examiner comment les savoirs se forment au plan interpsychique et s’intériorisent au plan intrapsychique. En présentant trois études empiriques qui répondent à des questions complémentaires au moyen d’approches spécifiques, nous voudrions montrer tout l’intérêt, pour un objet d’étude aussi complexe, d’approches fondées sur des méthodes plurielles. Toutes trois relatives à des tâches textuelles, les études ont été conduites au moyen de méthodes différentielles, expérimentales, et développementales. La première étude a comparé les déterminants psychologiques d’apprentissages collaboratifs vs individuels. La deuxième a analysé la forme et les effets d’échanges langagiers au sein de petits groupes ayant à collaborer partiellement ou totalement pour rédiger un texte. La troisième étude a comparé les progrès effectués en matière de résumé de récit selon que les élèves travaillaient seuls ou en collaboration.
un espace d’interactions pour les apprentissages scolaires La notion de cartable électronique recouvre l’idée de numérisation des ressources, outils et dispositifs scolaires et leur accessibilité. Dotés de cet outil, les élèves peuvent consulter à distance des contenus et en produire de nouveaux. L’étude présentée compare l’utilisation du manuel papier et du manuel électronique par des collégiens, en testant trois fonctions électroniques de visualisation du contenu des cartables élec- troniques : la visualisation simultanée d’un ensemble de pages, le double affichage et la mémorisation des pages consultées. Ce dispositif permet d’accéder à plus d’infor- mations et plus rapidement, en réduisant la charge en mémoire de travail, sans pour autant résoudre les problèmes d’ordre métacognitif qui se posent aux élèves.
Interactions et apprentissage chez des adolescents en difficulté scolaire Les disciplines scientifiques sont rarement proposées aux élèves de section d’ensei- gnement général et professionnel adapté (SEGPA). Les problèmes d’apprentissage qu’ils rencontrent semblent les exclure des activités réflexives nécessitant un niveau élevé d’abstraction. Cet article présente une séquence d’enseignement destinée à des élèves en grande difficulté scolaire de SEGPA, visant la construction de connaissan- ces pour comprendre les phénomènes sonores. L’ensemble des observations atteste que les élèves peuvent s’approprier et faire évoluer un modèle précurseur dans des conditions didactiques et pédagogiques adaptées à leurs spécificités.
Interactions de tutelle entre adolescents : description de l’activité dialogique et des stratégies d’aide Quelle méthodologie privilégier dans l’étude de la médiation éducative lors d’interac- tions de tutelle entre adolescents ? Le texte présenté ici tente de répondre à cette ques- tion en prenant appui sur diverses approches théoriques, permettant non seulement de poser un cadre général de recherche associant perspective dialogique et recherche de stratégies individuelles, mais aussi de repérer quelques indicateurs pouvant guider la construction de grilles d’analyses tant synchroniques que diachroniques. Une fois les soubassements théoriques et méthodologiques présentés, la méthodologie mise au point est décrite puis illustrée à travers quelques exemples empiriques alliant analyses qualitatives et quantitatives. Enfin, dans une partie conclusive, le potentiel et les améliorations possibles de la méthode sont évoqués.
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Quatrième Partie - iNteraCtiONs méDiatiQues et Persuasives Analyse du discours et catégorisation en réception : un modèle d’étude pour les genres radiophoniques Les concepts théoriques issus de la pragmatique et de la psychologie sociale, articulés aux notions de genres de discours et de contrats de communication, ont permis d’in- terroger la parole des auditeurs diffusée dans les émissions interactives.
Les analyses statistiques des origines de prises de parole, du capital verbal, des actes interlocutifs et des actes de parole ont distingué des grands genres correspondant à des grandes visées discursives. L’étude en réception s’est intéressée à la reconnais- sance de ces grands contrats puis a interrogé la reconnaissance des dimensions prag- matiques et discursives dominantes, ainsi que la reconnaissance des genres par un exercice d’association. Pour la plupart, les séquences ont été associées selon la simi- Quels profils conversationnels pour les genres interlocutifs télévisés ? Nous présentons dans cet article les principaux résultats du test d’une typologie des genres interlocutifs télévisés. Nous nous sommes intéressés aux interlocutions diffusées dans les émissions de plateaux françaises en 2002-2004. Notre analyse des genres interlocutifs a privilégié les indicateurs pragmatiques et discursifs (orga- nisation des tours de parole et distribution des actes de parole). Elle s’est réalisée sur un échantillon de vingt-quatre séquences catégorisées dans quatre des douze principaux genres identifiés dans le champ des interlocutions télévisées (controverse, polémique, portrait et jugement). Nos résultats montrent que le profil conversationnel des invités des plateaux télévisés est fortement organisé autour des genres interlocu- tifs. Cette étude nous a également permis de distinguer les genres interlocutifs des Des enjeux aux stratégies interlocutives L’étude présentée porte sur les effets d’enjeux sur des productions interlocutives. En confrontant les apports théoriques sur l’enjeu et les différentes sources de pressions étudiées dans une situation d’interaction, nous tenterons dans un premier temps de définir les déterminants de l’enjeu. Dans un second temps, pour mieux comprendre l’articulation entre ces différentes pressions psychosociales, nous illustrerons suc- cinctement par les résultats d’une expérience l’impact de certains enjeux dits de situation (convaincre, émouvoir et informer) sur les stratégies discursives et non ver- bales des sujets (Frigout et al., 2004). Ces résultats ont relevé des pressions autant situationnelles, relationnelles qu’attitudinnelles. L’enjeu actualisé en interaction a donc porté sur ces pressions auxquelles le sujet accordait le plus d’importance. La question serait ensuite de préciser la nature de sa motivation. Nous suggérons que cette motivation pourrait être liée au rapport (en termes de coût cognitif, menace potentielle de face…) que chaque locuteur peut faire entre les buts qu’il poursuit et ses attentes face à la situation contractuelle et à l’interlocuteur.
Les gestes véhiculés dans les messages persuasifs Cette étude examine le rôle des gestes métaphoriques, adaptateurs et ponctuateurs dans la communication persuasive selon le type de traitement cognitif systématique vs heuristique réalisé par les sujets. 314 élèves de classe de terminale ont été exposés à une vidéo de prévention routière dans laquelle un orateur construit son discours avec une seule catégorie gestuelle. Les résultats montrent qu’en traitement heuristique, les adaptateurs ont un rôle d’indice persuasif négatif. En traitement systématique, les métaphoriques ont un rôle d’argument. Ces résultats remettent ainsi en cause l’idée que le non-verbal n’est qu’un indice périphérique dans le traitement des communi- Résumés
CiNQuième Partie - iNteraCtiONs BiLiNGues et CuLtureLLes Interactions et effets de contexte dans l’interprétation de conférences L’objet d’étude est le fonctionnement de la construction du sens dans l’interpréta- tion de conférences. Cette étude part de trois constats de professionnels. L’étude psychologique de ces constats suppose que soient pris en compte : les processus d’intégration dans une macrostructure (un schéma), les conditions de référencia- tion spécifiques au type d’interprétation de conférences étudié, les fonctionnements d’interaction impliqués par ces conditions de référenciation et les articulations entre les types de signes utilisés (multimodalité). Définir ainsi la complexité de cet objet d’étude psychologique entraîne une recherche méthodologique.
Yasmin aBOu HasHisH, Kristie seGOND-BaLDWiN La communication non verbale et l’opération traduisante : le rôle des indices visuels dans l’interprétation de conférences L’étude présentée part de l’hypothèse selon laquelle l’interprétation simultanée de conférences s’effectue en référence à la composante verbale du message en s’appuyant aussi sur les aspects prosodiques et non verbaux du message. En faisant varier les conditions de l’interprétation simultanée, l’interprète pouvant voir ou non le confé- rencier depuis sa cabine, on montre que l’absence d’indices visuels a un effet pertur- bateur sur l’activité d’interprétation, notamment lors de moments critiques.
Le soi relationnel : de la discordance communicationnelle à la dissonance identitaire en situation interculturelle L’individu, en tant qu’être social, s’éprouve dans la communication, car c’est en « se faisant comprendre » qu’il acquiert un rôle, une existence sociale, c’est-à-dire un « soi » (Mead, 1934). En s’immergeant dans un environnement social doté d’une autre culture que la sienne, l’immigré se voit renvoyer une image de lui différente de celle qui lui a permis jusque-là d’interagir. Nous avons utilisé le test du « Qui suis- je ? » sur une population féminine « française » et « immigrée d’origine maghrébine » afin d’explorer le soi relationnel (Sedikides & Brewer, 2001), interface entre le sujet et son environnement social. L’analyse thématique et la comparaison qualitative des différentes catégories obtenues a permis de cerner les différences qui existent entre L’ethnicisation des rapports sociaux à l’école Les souffrances identitaires des jeunes issus de l’immigration ne peuvent être sim- plement analysées en termes culturels. Elles nécessitent plutôt de tenir compte de l’asymétrie de pouvoir, des inégalités socio-économiques et de la hiérarchisation des voies d’accès aux ressources matérielles et symboliques, en bref de l’asymétrie des rapports entre groupes socioculturels en contact. Partant de ce constat, le concept d’ethnicité a donné naissance à un véritable paradigme de recherche, notamment sur Résumés
sixième Partie - iNteraCtiONs et reLatiONs iNterPersONNeLLes Le rôle du corps dans l’interaction permet de distinguer des éléments contextuels liés au cadre de l’interaction (morphologie, âge, sexe, etc.) et des éléments co- textuels liés à l’activité énonciative, à la composition de l’énoncé, à la coordination Les éléments cotextuels peuvent être résumés sous forme d’axiomes : – l’interaction de face à face est multimodale : l’énoncé total excède le simple – la mise en mots s’appuie sur une mise en gestes qui l’accompagne et souvent la – il s’en suit que la gestualité co-verbale est aussi utile au parleur qu’à l’écouteur ; – cependant cette gestualité co-verbale sert aussi d’induction au processus d’inféren- ces empathiques du receveur grâce à un mécanisme d’échoïsation corporelle ; – au total, toute énonciation est une co-énonciation dans laquelle les corps des inter- Communication et interactions conflictuelles. Approche pragmatique Cet article a pour objectif de rompre avec le point du vue fréquent qui associe les interactions conflictuelles à des « ratés » communicationnels et en fait une sorte d’anomalie et de pathologie de la relation.
À partir de l’exemple d’un couple et en adoptant une démarche pragmatique, il mon- tre au contraire que le conflit interpersonnel n’est pas nécessairement un élément destructeur du lien mais qu’il peut jouer un rôle dans sa construction et son main- tien. C’est le cas, notamment, lorsque la relation se structure autour des conflits intra- psychiques de chacun des protagonistes, conflits qui entrent en résonance mutuelle. Dans ces conditions, les interactions conflictuelles ont une fonction défensive tout en apportant une certaine satisfaction aux besoins pulsionnels des protagonistes. Elles apparaissent ainsi comme des « formations de compromis » entre ces deux aspects. C’est dans ce sens que le conflit et le « jeu » qu’il exprime apparaît comme une dimension constitutive du lien et contribue à le maintenir.
La notion de « rapport de places », qui permet d’articuler les trois niveaux du subjec- tif, de l’intersubjectif et du contexte socioculturel, est le fil conducteur des analyses La conversation banale : une pratique langagière du quotidien La conversation banale est caractérisée par un a priori important sur l’intérêt de son contenu. Parler de la pluie et du beau temps ou de la lenteur des transports en commun génère autant de clichés propres à faire oublier qu’elle n’en reste pas moins une forme originale de relation sociale tout à fait personnelle et complexe. Cette communication offre une piste de réflexion sur les procédés permettant d’envisager la conversation banale. Elle est décrite comme une relation entres inconnus apparais- sant lors d’une situation sociale éphémère. La problématique de l’interprétation et de l’accès au sens de cette pratique questionne la question du genre. Enfin, la conver- sation banale est considérée dans le rapport subjectif des individus à leurs pratiques individuelles et envisage la pertinence d’une approche socio-sémiotique.
alfonso saNtarPia, alain BLaNCHet, Giuseppe miNiNNi, jean-François LamBert Sur l’usage des métaphores linguistiques du corps Dans le domaine de la psychopathologie clinique et des techniques de psychothéra- pie, les énoncés des patients et des thérapeutes comportent fréquemment des méta- phores linguistiques du corps. Par exemple, la décentration est fondée sur des énoncés figuratifs corporels, la relaxation à inductions variables est fondée sur des propositions du thérapeute qui concernent des sensations et des images ou l’hypnose ericksonienne, par l’emploi de suggestions indirectes fondées sur les métaphores linguistiques du corps. Le but de notre recherche est d’explorer l’influence d’une métaphore linguis- tique du corps spécifique, « le bras en plomb », sur les marqueurs linguistiques et les marqueurs psychophysiologique chez différentes populations. Cette recherche mon- tre un nouveau dispositif appelé ABLASMI 2005.

Source: http://psn.univ-paris3.fr/sites/default/files/public/sommaire/INTERACTIONS_RES.pdf