Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–417
DOSSIER : LE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF Approches thérapeutiques dans le trouble obsessionnel compulsif a Service hospitalo-universitaire de psychiatrie adulte, université de Rennes-I, Franceb Centre hospitalier Guillaume-Régnier, 108, avenue du Général-Leclerc, BP 226, 35011 Rennes cedex, France
L’estimation de la prévalence vie entière du trouble ob-
Tableau 1
sessionnel compulsif (TOC) varie entre 2,5 et 4 % Il
s’agit donc d’un trouble psychiatrique fréquent, souvent
Activité anticholinergique périphérique : hyposialorrhée respon-
invalidant. Les patients attendent plusieurs années (en
sable d’une sécheresse de la bouche, rétention urinaire, constipation,
moyenne sept ans) avant de consulter un psychiatre. Ce
troubles de l’accommodation, glaucome, tachycardie. L’action adrénolytique alpha périphérique : hypotension arté-
retard s’explique, entre autres, par le sentiment de honte
rielle pouvant entraîner une sédation, des lipothymies, vertiges, chutes
éprouvé par des patients conscients de leur maladie, soumis
à des pensées incoercibles et des comportements qu’ils ne
L’action adrénomimétique : palpitation, sueurs, bouffées de cha-
peuvent pas contenir. La peur d’être considéré comme un
leur, syndrome tremblement-dysarthrie secondaire.
« fou », l’absurdité perçue par les autres comme par eux-
L’action histaminique : sédation, prise du poids.
mêmes constituent des caractéristiques du trouble. Le dé-
Toxicité cardiaque : troubles du rythme, troubles de conduc-
but de cette pathologie est souvent progressif, des symptô-
tion (allongement de l’espace PR, aplatissement de l’espace PR, ralen-tissement de l’onde T, sous-décalage de l’onde T)
mes obsessionnels compulsifs (SOC) précédant l’établis-
Toxicité neurologique : crise convulsive généralisée pour des
sement définitif du diagnostic. Chez les sujets à âge de début
doses > 300 mg, exceptionnellement polynévrites et névrite optique.
tardif, le TOC se déclenche souvent de façon brutale à la
Autres : glaucome aigu, occlusion intestinale aiguë paralytique
suite d’un traumatisme, d’un événement important, d’unedépression L’évolution est chronique dans 80 % descas.
IRS, comparés aux inhibiteurs mixtes Ces antidé-
Le traitement médicamenteux, les approches psychothé-
presseurs doivent être utilisés en monothérapie en pre-
rapeutiques seront successivement abordées. Les stratégies
mière intention dans cette pathologie La clomipra-
de stimulation seront ensuite présentées en tant que pers-
mine a été le premier antidépresseur à montrer une
pectives d’avenir dans le traitement des formes résistantes
efficacité dans cette pathologie. Son efficacité a été démon-
trée par rapport au placebo et aux autres antidépres-seurs non sérotoninergiques dans le TOC. Certaines méta-analyses suggèrent même une efficacité supérieure de laclomipramine sur les inhibiteurs spécifiques de la recapture
1. TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES
de la sérotonine (ISRS) La clomipramine a une
activité sérotoninergique, par le blocage du transporteurprésynaptique de la sérotonine, une activité noradrénergi-
1.1. Les inhibiteurs du recaptage de la sérotonine
que, en inhibant la recapture de la norépinéphrine, et uneactivité antagoniste sur les récepteurs histaminiques, musca-
L’hypothèse sérotoninergique dans le TOC s’appuie
riniques, adrénergiques alpha1 et sérotoninergiques 5-HT2.
sur l’efficacité démontrée sur la symptomatologie obses-
Ces dernières propriétés sont responsables des effets indé-
sionnelle des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine
sirables de cette molécule qui justifient deprescrire la clomipramine en seconde intention derrière lesISRS (la fluoxétine, la fluvoxamine, la paroxétine, la sertra-
Adresse e-mail : [email protected] (B. Millet).
line et le citalopram). Certains auteurs proposent l’utilisa-
2004 Publié par Elsevier SAS. doi:10.1016/S0003-4487(04)00083-6
B. Millet, N. Jaafari / Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–417Tableau 2 Les différents IRS ayant prouvé leur efficacité dans les TOC Type de produit Clomipramine Citalopram Fluoxétine Fluvoxamine Paroxetine Sertraline Zoloft Anafranil Seropram Floxyfral
tion de la clomipramine en l’absence d’efficacité de deux ou
taux de 5HT plaquettaire qui seraient prédictives d’une
Les TOC ont une évolution chronique. Ils nécessitent
donc l’utilisation de traitements avec peu d’effets secondai-
1.2. Les anxiolytiques
L’action de la clomipramine en administration intravei-
L’étude de Hewlett et al. menée en double insu sur
neuse chez les patients non répondeurs ou intolérants à la
six semaines, a rapporté l’efficacité du clonazépam, comparé
forme orale a été étudiée. Il semble que l’action de cette
à la clonidine et à la clomipramine chez 28 patients. Cette
molécule sous forme intraveineuse soit plus rapide, plus
efficacité ne semble pas se maintenir sur dix semaines
efficace et mieux tolérée que la forme orale
Pato et al. ont souligné l’efficacité de la buspirone en
L’efficacité anti-obsessionnelle des IRS existe, indépen-
association avec un IRS dans un essai réalisé en double insu.
damment de leur effet antidépresseur. Ces molécules agis-
Ce résultat n’a pas été répliqué dans d’autres études
sent en effet sur des patients souffrant de TOC, non dépri-
Il apparaît ainsi que les anxiolytiques ne doivent pas être
més, avec un délai d’action sur les symptômes obsessionnels
utilisés seuls en monothérapie. Toutefois, l’utilisation des
plus long (8–12 semaines) que celui habituellement requis
benzodiazépines (notamment le clonazépam) sur une durée
pour agir sur les symptômes dépressifs (3–6 semaines).
clairement limitée peut apporter des bénéfices nets chez
La durée initiale du traitement est de 12 à 24 mois. Au
long cours, il est souvent possible de réduire la posologieinitiale de 30 à 50 %. Cette réduction de la posologie doit se
1.3. Les thymorégulateurs
faire de 10 à 20 % tous les deux mois, ceci afin de trouverune posologie minimale efficace. Il ne faut pas hésiter à
Le lithium, qui favorise la libération de sérotonine au
augmenter les doses ou à changer de molécule en cas
niveau synaptique, représente un traitement potentielle-
d’aggravation de la symptomatologie. La récurrence des
ment intéressant dans le TOC. McDougle et al., dans une
troubles dans le TOC après un arrêt brutal de la clomipra-
étude randomisée en double insu chez 30 patients compa-
mine est de 90 % d’où la nécessité d’un traitement à
rant l’adjonction du lithium à la fluvoxamine vs fluvoxamine +
long terme avec un arrêt progressif. Une amélioration clini-
placebo, ne retrouvent pas d’efficacité supérieure dans le
que est constatée chez 50 à 60 % des patients traités par un
IRS. Le pourcentage d’efficacité à un second IRS semblemoindre lorsqu’une première molécule s’est avérée ineffi-cace
1.4. Les antipsychotiques
Certains facteurs sont considérés comme prédictifs
Peu d’études témoins se sont intéressées à l’usage des
• l’âge de début précoce, les antécédents familiaux de
antipsychotiques dans les TOC. Toutefois, chez les patients
TOC et le délai plus long entre le début des troubles et
présentant des tics chroniques ou, comme dans la maladie
l’utilisation d’un traitement adéquat ;
de Gilles de la Tourette, des tics vocaux et des tics moteurs
complexes, il est classique d’ajouter des petites doses d’an-
• la sévérité et la complexité syndromique du TOC ;
tagonistes dopaminergiques tels la pimozide (Orap®) et
• la présence du syndrome de lenteur obsessionnel (pri-
l’halopéridol qui se sont avérées efficaces sur les symptômes
obsessionnels compulsifs à proprement parler Plus
• la prédominance des rituels de lavage, la présence des
récemment, différentes études rapportent l’efficacité de mo-
compulsions et des traits d’une personnalité schizotypi-
lécules dites « atypiques » en association avec un IRS
Certains profils biologiques auraient un taux de réponse
Pour la rispéridone, on trouve dans la littérature deux
plus élevé aux antidépresseurs Ces profils montrent la
présence d’un taux élevé de 5HIAA et une élévation du
et une étude contrôlée en double insu qui
B. Millet, N. Jaafari / Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–417Tableau 3
situation qu’il redoute, tout en l’encourageant à différer
Comorbidités vie entière selon l’axe I du DSM des TOC primaires
voire à supprimer la réponse ritualisée. Elle est efficace dans
50 à 70 % des cas chez les patients qui suivent cette thérapie. Troubles associés au TOC
Elle semble complémentaire du traitement médicamenteux
entière
puisque la recrudescence des symptômes est moins fré-
quente après l’interruption du médicament chez les patients
entraînés à la technique de l’EPR La durée du traite-
ment est de 6 à 12 mois, à raison de deux séances par
semaine. Un des obstacles de la thérapie réside dans l’effort
que doivent fournir les patients pour s’exposer. Il s’agitprobablement d’un traitement moins efficace sur les TOC
ont montré l’efficacité de la rispéridone (dose moyenne de
avec obsessions pures ou bien chez les patients TOC pré-
2,2 mg/jour) en association avec un IRS chez les patients
sentant des rituels mentaux. Enfin en France, et malgré les
progrès effectués dans ce domaine, les thérapeutes compor-tementalistes aguerris manquent encore dans de nombreu-
Pour l’olanzapine, on trouve dans la littérature deux
ses régions En terme de résultats, l’EPR a clairement
rapports de cas et cinq études en ouvert
montré son efficacité par rapport au placebo ou à la relaxa-
qui rapportent l’efficacité de cette molécule
tion. Cottraux propose de résumer les limites de la TCC
en association avec un IRS dans les TOC résistants. Dans ce
dans le TOC de la façon suivante : arrêt de la thérapie ou
dernier cas, la posologie utilisée est de 5 mg en moyenne et
refus (25 %), absence ou peu d’effet (25 %), et rechute entre
une amélioration de plus de 50 % a été rapportée. Cepen-
dant, il s’agit d’études en ouvert avec peu de patients.
Les thérapies cognitives introduites dans le TOC par
Salkovskis sont destinées à agir sur les distorsions cognitives
1.5. Traitement des troubles associés
telles que les pensées intrusives et automatiques, et lescroyances irrationnelles. Les techniques de la thérapie cogni-
La coexistence avec le TOC d’autres troubles psychiatri-
tive aident le patient à repérer dans son monologue intérieur
ques est fréquente : c’est le cas particulièrement des autres
les pensées intrusives et les rituels cognitifs neutralisants,
troubles anxieux (phobies et attaques de panique), mais l’on
puis tentent de modifier sa stratégie de pensée
retrouve également une comorbidité des troubles addictifs
Certains résultats semblent montrer une efficacité de la
et des troubles schizophréniques Mais une
thérapie cognitive dans le TOC comparable à l’EPR et supé-
attention toute particulière doit être attachée à la coexis-
rieure à des groupes « placebo » témoins (par exemple : un
tence de troubles affectifs : ainsi Perugi et al. trouvent
groupe de patients mis sur une liste d’attente). Des études
une comorbidité entre le TOC et le trouble bipolaire de
témoins supplémentaires sont encore nécessaires
15,7 %, et avec le trouble dépressif unipolaire de 34,8 % surune cohorte de 345 patients suivie pendant dix ans, tandisque Hantouche et al., dans une enquête réalisée sur 345 pa-tients souffrant d’un TOC, montrent que 78 % ont présenté
3. LES TECHNIQUES DE STIMULATION
une dépression majeure, 11 % un trouble BP-II, 30 % unépisode hypomaniaque et 50 % une cyclothymie Danscette dernière étude, 33,4 % des patients ont signalé la
3.1. Électroconvulsivothérapie (ECT)
survenue d’un virage thymique avec les traitements à viséeanti-TOC. Cela conduit les auteurs à conseiller, dans le cas
La sismothérapie ne semble pas être efficace dans le TOC
d’un diagnostic de TOC-Bipolaire, d’éviter un traitement
Cependant, certains auteurs ont rapporté l’effica-
antidépresseur seul, pouvant être à l’origine d’un virage
cité de l’ECT chez un petit nombre de patients résistant
maniaque et favoriser le passage en cycle rapide ultérieure-
à la clomipramine après 12 semaines de traitement. Son
utilisation peut être utile chez des patients ayant un TOCassocié à une dépression sévère. Dubois a rapporté chez43 patients ayant un TOC souffrant également d’un état
2. THÉRAPIES
dépressif, traités par ECT et un antidépresseur (clomipra-
COGNITIVO-COMPORTEMENTALES
mine, amitriptyline), une rémission clinique dans 75 % descas.
La méthode psychothérapeutique comportementale de
En somme, la sismothérapie ne devrait pas être utilisée
choix à utiliser dans le TOC est la technique dite d’Exposi-
chez les patients souffrant d’un TOC isolé. Cependant, elle
tion avec Prévention de la Réponse (EPR). Cette technique
reste une indication intéressante pour les patients souffrant
consiste à exposer le patient au stimulus ou bien à la
d’un TOC résistant associé à une dépression sévère. B. Millet, N. Jaafari / Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–4173.2. Stimulation magnétique transcranienne
Les deux techniques chirurgicales les plus utilisées sont la
capsulotomie et la cingulotomie. La capsulotomie auraitmontré des résultats probants dans 46 à 61 % des cas avec
Il s’agit d’une technique nouvelle, qui consiste en une
un effet organique postopératoire transitoire. La cinguloto-
application non invasive d’un champ magnétique pulsé, répé-
mie, où le cortex cingulaire est thermolésé, apporte des
titif, localisé à la surface de la tête pour induire la dépolari-
résultats moins satisfaisants avec 23 à 56 % de résultats
sation des neurones corticaux. Dans le traitement du TOC,
positifs mais des effets post-opératoires qui seraient moins
deux études contradictoires existent dans la littérature.
marqués En France, le Comité national d’éthique a
L’une, réalisée par Greenberg et al. rapporte une
donné un avis défavorable à toute reprise de psychochirurgie
diminution des compulsions huit heures après une courte
lésionnelle, y compris chez les sujets souffrant de TOC
série de stimulations à haute fréquence (20 HZ) en préfron-
tale droite. L’autre, réalisée par Alonso et al. est uneétude double insu, comparant des patients recevant des
4.2. Neurochirurgie fonctionnelle
stimulations à basse fréquence (1 HZ) en préfrontal droit àun groupe témoin. Ils concluent à l’inefficacité de la rTMS à
Les techniques de stimulation cérébrale profonde (SCP)
basse fréquence chez les patients souffrant d’un TOC. Ce-
développées depuis environ dix ans dans la maladie de
pendant, on sait que la constitution d’un groupe de témoins
Parkinson sont depuis quelques années explorées dans
dans la rTMS est un problème réel, car le patient participe de
d’autres pathologies entraînant des mouvements anormaux.
façon active au cours de la séance, et quelle que soit la
Depuis deux ans, certaines équipes s’intéressent à cette
position de la bobine, le patient reçoit une quantité plus ou
approche dans le domaine des TOC sévères ou résistants.
moins grande de charge On ne peut donc pas parler
Des données préliminaires ont été présentées : des résultats
d’un groupe de témoins ne recevant pas de traitement.
favorables ont été rapportés par Gabriels et al. qui ontstimulé à haute fréquence de façon bilatérale le bras anté-rieur de la capsule interne. Sur trois patients opérés, deuxrapportaient un bénéfice, avec chez une patiente la sensation
4. LES TECHNIQUES CHIRURGICALES
d’être délivrée des obsessions et de l’anxiété au moment dela mise en route de la stimulation. Cette amélioration per-
4.1. Psychochirurgie lésionnelle
sistait dans le temps avec un recul de plus de 32 mois pourles trois cas. Sturm et al. (données non publiées) ont rap-
Certains patients ne répondent pas aux thérapeutiques
porté l’effet bénéfique de la stimulation électrique à haute
classiques utilisées seules ou en association. Dans ce cas, on
fréquence du noyau accumbens à droite chez quatre patients
est face à des TOC graves nommés « TOC malins » par
TOC. Enfin, deux patients opérés par stimulation bilatérale
Mindus, qui a été un des premiers au Karolinska Hospital à
du noyau sous-thalamique pour une maladie de Parkinson
développer cette approche thérapeutique dans le TOC. Les
ont noté une amélioration notable d’un TOC qui préexistait
indications de neurochirurgie sont rappelés dans le
Les contre-indications de la neurochirurgie com-
En France, la SCP dans le TOC fait l’objet d’une approche
prennent un syndrome organique, un trouble délirant, l’abus
méthodologique très minutieuse, regroupant plusieurs équi-
d’alcool ou de drogue, une personnalité pathologique du
pes françaises (consortium STOC) cherchant à trouver la
groupe A selon le DSM-IV, notamment une personnalité de
meilleure cible, les meilleures techniques opératoires, ainsi
que les patients les plus susceptibles de bénéficier de cette
Tableau 4
technique. Aucun résultat n’a jusqu’à maintenant été publié.
Indications de psychochirurgie dans le TOC
• Critères diagnostiques du TOC existant depuis au moins cinq ans. Souffrance suffisante attestée par scores cliniques et scores de fonc-
5. ÉVALUATION DU TOC, DE SA SÉVÉRITÉ
tionnement social (Y-BOCS > 25 ; EGF < 50) ;
ET DE L’EFFICACITÉ THÉRAPEUTIQUE
• Les traitements utilisés habituellement seuls ou en association pen-dant au moins cinq ans sont restés sans effet ou bien ont été arrêtés enraison de leurs effets indésirables intolérables ;
Les progrès récents réalisés dans le domaine de la com-
• Dans le cas d’un trouble comorbide associé, ce trouble doit avoir été
préhension du TOC, sur le plan clinique thérapeutique et
même physiopathologique, conduisent les cliniciens à affiner
• Le pronostic de l’évolution du trouble doit être considéré comme
leur évaluation clinique par des outils appropriés, permet-
tant de quantifier l’intensité du TOC mais aussi son reten-
tissement sur le plan social, scolaire, professionnel ou fami-
• Accord et information du patient reçus pour l’évaluation pré-
opératoire et la réhabilitation postopératoire.
L’échelle la plus utilisée est l’échelle d’obsession compul-
EGF, Échelle de fonctionnement général ; YBOCS, Yale Brown ObsessiveCompulsive Scale)
sion de la YBOCS (Yale Brown Obsessive Compulsive Scale)
B. Millet, N. Jaafari / Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–417
Cette échelle a été traduite et adaptée en français
Tableau 5b
par Mollard et al. et revalidée par Bouvard et al. Elle
Les différents stades de TOC selon le degré de non-réponse aux traite-ments (d’après Pallanti et al.)
permet d’évaluer les différents caractères de la symptoma-tologie obsessionnelle et compulsive. Cette échelle étudie la
de Description
durée des obsessions, l’effort que fournit le patient pour
non-réponse I
IRSS ou la thérapie cognitivocomportementale
lutter contre ses idées obsédantes, le contrôle qu’il a sur
IRSS et la thérapie cognitivocomportementale
elles, la gêne sociale et l’anxiété qu’il éprouve en présence de
Deux IRSS et la thérapie cognitivocomporte-
ses idées obsédantes ou de ses compulsions. On considère
qu’une réduction de 30 % à la YBOCS est un critère d’effi-
Trois IRSS et la thérapie cognitivocomporte-
cacité suffisant pour parler d’effet thérapeutique dans le
Trois IRSS (incluant la clomipramine) et la théra-pie cognitivocomportementale
Comme pour la dépression, ces dernières années ont vu
Trois IRSS (incluant une augmentation de la clo-
s’affiner les notions de réponses thérapeutiques, de rechute,
de rémission ou de TOC résistant. Cette question dans le
TOC est d’autant plus importante que le retour à un état
Trois IRSS (incluant la clomipramine) et la théra-
clinique de base normale comme avant le TOC reste un
pie cognitivocomportementale, psychoéduca-tion et autres médicaments (benzodiazépine,
événement rare. Pallanti et al. ont proposé récemment
thymorégulateur, neuroleptique, psychostimu-
certaines définitions afin de distinguer différents stades de la
maladie s’étendant de la guérison jusqu’au TOC résistant
Trois IRSS (incluant la clomipramine IV) et la
thérapie cognitivocomportementale et la psy-choéducation
Trois IRSS (incluant la clomipramine) et la théra-pie cognitivocomportementale et la psychoédu-
6. CONCLUSION
cation et d’autres classes d’antidépresseurs(IMAO, NSRI)
Même si les stratégies thérapeutiques dans le TOC ont
beaucoup progressé, de nombreux patients ne s’avèrent que
être pris en compte. Ce n’est qu’alors que des stratégies
partiellement répondeurs. Pour des auteurs comme Insel,
thérapeutiques appropriées aux formes sévères doivent être
un TOC résistant est retrouvé dans 30 à 40 % des cas
utilisées, en informant de façon claire le patient et en obte-
Avant de porter ce diagnostic de « résistance », quelques
nant son accord pour la prise en charge envisagée.
éléments méritent d’être recherchés comme une pathologiesomatique sous-jacente, une mauvaise observance théra-peutique (que l’on recherchera à l’aide de dosages plasmati-
RÉFÉRENCES
ques), des posologies ou des durées de traitements prescritsinsuffisantes, l’absence d’adhésion à la thérapie comporte-
Alonso P, Pujol J, Cardoner N, Benlloch L, Deus J, Menchon JM, et al.
mentale, une comorbidité associée (dépression, trouble de
Right prefrontal repetitive transcranial magnetic stimulation in
la personnalité, phobie sociale, tics, etc.) et devront
obsessive-compulsive disorder: a double-blind, placebo-controlledstudy. Am J Psychiatry 2001;158:1143–5. Tableau 5a
Bogetto F, Bellino S, Vaschetto P, Ziero S. Olanzapine augmentation of
Les différents stades du TOC selon le degré de réponse évalué à l’aide de
fluvoxamine-refractory obsessive-compulsive disorder (OCD): a
la YBOCS et de la CGI (d’après Pallanti et al.)
12-week open trial. Psychiatry Res 2000;96:91–8.
Bouvard M, Mollard E, Cottraux J. Étude de validation et analyse
Degré de stade Description
factorielle de l’échelle de Yale-Brown. Journal de Thérapie Compor-
réponse
tementale et Cognitive 1992;2:18–22.
Cottraux J. Non pharmacological treatments for anxiety disorders.
Dialogues in Clinical Neurosciences; vol. 4: 305-17.
Clomipramine in the treatment of patients with obsessive-
compulsive disorder. Arch Gen Psychiatry 1991;48:730–8 The Clo-
mipramine Collaborative Study Group.
D’Amico G, Cedro C, Muscatello MR, Pandolfo G, et al. Olanzapine
augmentation of paroxetine-refractory obsessive-compulsive disor-
der. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry 2003;27:619–23.
Dubois JC. Obsessions et humeur : à propos de 43 cas de névrose
obsessionnelle traités par antidépresseur et électrochocs. Ann Med
Fallon BA, Liebowitz MR, Campeas R, Schneier FR, Marshall R,
tion de 25 % sur l’échelle de Y-BOCS )
Davies S, et al. Intravenous clomipramine for obsessive-compulsive
disorder refractory to oral clomipramine: a placebo-controlled study.
Arch Gen Psychiatry 1998;55:918–24. B. Millet, N. Jaafari / Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–417
Flament MF, Rapoport JL, Murphy DL, Lake CR, Berg CJ. Biochemical
[32] Marazziti D, Pallanti S. Effectiveness of olanzapine treatment for
changes during clomipramine treatment of childhood obsessive-
severe obsessive-compulsive disorder. Am J Psychiatry 1999;156:
compulsive disorder. Arch Gen Psychiatry 1987;44:219–25.
[10] Francobandiera G. Olanzapine augmentation of serotonin uptake
[33] Marusic A, Farmer A. Antidepressant augmentation with low-dose
inhibitors in obsessive-compulsive disorder: an open study. Can J
olanzapine in obsessive-compulsive disorder. Br J Psychiatry 2000;
[11] Gabriels L, Cosyns P, Nuttin B, Demeulemeester H, Gybels J. Deep
[34] McDougle CJ, Epperson CN, Pelton GH, Wasylink S, Price LH. A
brain stimulation for treatment-refractory obsessive-compulsive
double-blind, placebo-controlled study of risperidone addition in
disorder: psychopathological and neuropsychological outcome in
serotonin reuptake inhibitor-refractory obsessive-compulsive disor-
three cases. Acta Psychiatr Scand 2003;107:275–82.
der. Arch Gen Psychiatry 2000;57:794–801.
[12] Gonzalez A, Philpot MP. Late-onset startle syndrome and obsessive
[35] McDougle CJ, Fleischmann RL, Epperson CN, Wasylink S, Leckman JF,
compulsive disorder. Behav Neurol 1998;11:113–6.
Price LH. Risperidone addition in fluvoxamine-refractory obsessive-
[13] Goodman WK, Price LH, Rasmussen SA, et al. The Yale-Brown
compulsive disorder: three cases. J Clin Psychiatry 1995;56:526–8.
Obsessive Compulsive Scale. I. Development, use, and reliability.
[36] McDougle CJ, Goodman WK, Leckman IF, Lee NC, Heninger GR,
Arch Gen Psychiatry 1989;46:1006–11.
Price LH. Haloperidol addition in fluvoxamine-refractory obsessive-
[14] Goodman WK, Price LH, Rasmussen SA, et al. The Yale-Brown
compulsive disorder. A double-blind, placebo-controlled study inpa-
Obsessive Compulsive Scale. II. Validity. Arch Gen Psychiatry 1989;
tients with and without tics. Arch Gen Psychiatry 1994;51:302–8.
[37] McDougle CJ, Goodman WK, Leckman JF, Holzer JC, Barr LC,
[15] Greenberg BD, George MS, Martin JD, Benjamin J, Schlaepfer TE,
McCance-Katz E, et al. Limited therapeutic effect of addition of
Altemus M, et al. Effect of prefrontal repetitive transcranial magnetic
buspirone in fluvoxamine-refractory obsessive-compulsive disorder.
stimulation in obsessive-compulsive disorder: a preliminary study.
[16] Greist JH, Jefferson JW, Kobak KA, Katzelnick DJ. Efficacy and tolera-
[38] McDougle CJ, Goodman WK, Price LH, Delgado PL, Krystal SFl,
bility of serotonin transport inhibitors in obsessive-compulsive disor-
Charney DS, Heninger GR. Neuroleptic addition influvoxamine-
der. A meta-analysis. Arch Gen Psychiatry 1995;52:53–60.
refractory obsessive-compulsive disorder. Am J Psychiatry 1990;147:652–4.
[17] Grimshaw L. The outcome of obsessional disorder. A follow-up study
of 100 cases. Br J Psychiatry 1965;111:1051–6.
[39] McDougle CJ, Price LH, Goodman WK, Charney DS, Heninger GR.
[18] Gruber RP. ECT for obsessive-compulsive symptoms. (Possible
A controlled trial of lithium augmentation in fluvoxamine-refractory
mechanisms of action). Dis Nerv Syst 1971;32:180–2.
obsessive-compulsive disorder: lack of efficacy. J Clin Psychopharma-
[19] Hantouche EG, Kochman F, Demonfaucon C, Barrot I, Millet B,
Lancrenon S, Akiskal HS. Bipolarité cachée dans le trouble obsession-
[40] Millet B, Kochman F, Gallarda T, Guillon D, Demontfaucon D, Bar-
nel compulsif : enquête collaborative avec l’Association française des
rot I, et al. Phenomenological and Comorbid Features Associated
personnes souffrant de TOC (AFTOC). Ann Méd Psychol 2002;160:
with Obsessive Compulsive Disorder: Influence of Age Onset. Jour-
[20] Hantouche EG. Troubles obsessionnels compulsifs. EMC, psychiatrie
[41] Millet B. Aspects neurobiologiques dans le trouble obsessionnel
compulsif et incidence thérapeutique. Séminaire de Psychiatrie
[21] Hewlett WA, Vinogradov S, Agras WS. Clomipramine, clonazepam,
and clonidine treatment of obsessive-compulsive disorder. J Clin
[42] Millet B. Les troubles obsessionnels compulsifs. Chapitre 4 in
C. André (coord.), « Phobies et Obsessions ». Paris: Doin; 1998.
[22] Hollander E, Kaplan A, Stahi SM. A double-blind, placebo-controlled
[43] Mollard E, Cottraux J, Bouvard M. French version of the Yale-Brown
trial of clonazepam in obsessive-compulsive disorder. World J Biol
Obsessive Compulsive Scale. L’Encéphale 1989;15:335–41.
[44] Pallanti S, Hollander E, Bienstock, et al. Treatment non-response in
[23] Husain MM, Lewis SF, Thoruton WL. Maintenance ECT for refractory
OCD: methodological issues and operational definitions. Int J Neu-
obsessive compulsive disorder. Am J Psychiatry 1993;150:1899–900.
[24] Jacobsen FM. Risperidone in the treatment of affective illness and
[45] Pato MT, Pigott TA, Hill JL, Grover GN, Bernstein S, Murphy DL.
obsessive-compulsive disorder. J Clin Psychiatry 1995;56:423–9.
Controlled comparison of buspirone and clomipramine in obsessive-
[25] Jenike MA, Baer L, Ballantine D. Cingulotomy for refractory
compulsive disorder. Am J Psychiatry 1991;148:127–9.
obsessive-compulsive disorder. A long-term follow-up of 33 patients.
[46] Pato MT. Return of symptoms after discontinuation of clomipramine
Arch Gen Psychiatry 1991;48:548–55.
in patients with obsessive-compulsive disorder. Am J Psychiatry 1988;
obsessive-compulsive disorder. Harv Rev Psychiatry 1993;1:17–26.
[47] Perugi G, Akiskal HS, Pfanner C, Presta S, Gemignani A, Milanfran-
[27] Kawahara T, Ueda Y, Mitsuyama A. A case report of refractory
chi A, et al. The clinical impact of bipolar and unipolar affective
obsessive-compulsive disorder improved by risperidone augmenta-
comorbidity on obsessive-compulsive disorder. J Affect Disord 1997;
tion of clomipramine treatment. Psychiatry Clin Neurosci 2000;54:
[28] Koran LM, Ringold AL, Elliott MA. Olanzapine augmentation for
[48] Pfanner C, Marazziti D, Dell’Osso L, Presta S, Gemignani A, Milan-
treatment-resistant obsessive-compulsive disorder. J Clin Psychiatry
franchi A, Cassano GB. Risperidone augmentation in refractory
obsessive-compulsive disorder: an open-label study.
[29] Koran LM, Sallee FR, Pallanti S. Rapid benefit of intravenous pulse
[49] Pigott TA, et al. A double-blind study of adjuvant buspirone hydro-
loading of clomipramine in obsessive-compulsive disorder. Am J
chloride in clomipramine-treated patients with obsessive-compulsive
disorder. J Clin Psychopharmacol 1992;12:11–8.
[30] Lisanby SH, Luber B, Perera T, Sackeim HA. Sham TMS: intracerebral
[50] Pigott TA, Seay SM. A review of the efficacy of selective serotonin
measurement of the induced electrical field and the induction of
reuptake inhibitors in obsessive-compulsive disorder. J Clin Psychia-
motor-evoked potentials. Biol Psychiatry 2001;49:460–3.
[31] Mallet L, Mesnage V, Houeto IL, Pelissolo A, Yelnik J, Behar C, et al.
[51] Rasmussen SA, Eisen JL. The epidemiology and clinical features of
Compulsions, Parkinson’s disease, and stimulation. Lancet 2002;360:
obsessive compulsive disorder. Psychiatr Clin North Arn 1992;15:
B. Millet, N. Jaafari / Annales Médico Psychologiques 162 (2004) 411–417
[52] Ravizza L, Barzega G, Bellino S, Bogetto F, Maina G. Predictors of drug
[58] Stein DJ, Bouwer C, Hawkridge S, Emsley RA. Risperidone augmen-
treatment response in obsessive-compulsive disorder. J Clin Psychia-
tation of serotonin reuptake inhibitors in obsessive-compulsive and
related disorders. J Clin Psychiatry 1997;58:119–22.
[59] Stein DJ, Montgomery SA, Kasper S, Tanghoj P. Predictors of
[53] Ravizza L, Barzega G, Bellino S, Bogetto F, Maina G. Therapeutic effect
response to pharmacotherapy with citalopram in obsessive-
and safety of adjunctive risperidone in refractory obsessive-
compulsive disorder. Int Clin Psychopharmacol 2001;16:357–61.
compulsive disorder (OCD). Psychopharmacol Bull 1996;32:677–82.
[60] Stein DJ, Spadaccini E, Hollander E. Meta-analysis of pharmaco-
[54] Riggs DS, Foa EB. 2e ed. In: Barlow DH, editor. Obsessive compulsive
therapy trials for obsessive-compulsive disorder. Int Clin Psychophar-
disorder in Clinical handbook of psychological disorders: a step by
step treatment manuel. 1993. p. 189–239.
[61] Thoren P, Asberg M, Cronholm B, Jornestedt L, Traskman L. Clomi-
[55] Salkovskis PM, Westbrook D. Behaviour therapy and obsessional
pramine treatment of obsessive-compulsive disorder. II. Biochemical
ruminations: can failure be turned into success ? Behav Res Ther
aspects. Arch Gen Psychiatry 1980;37:1289–94.
[62] Tondo LLP, Serra G, et al. Rapid cyclers and antidepressants. Int
Pharmacopsychiatry 1981;l6:119–23.
[56] Salkovskis PM. Cognitive-behavioural factors and the persistence of
[63] Veale D. Classification and treatment of obsessional slowness. Br J
intrusive thoughts in obsessional problems. Behav Res Ther 1989;27:
[64] Weiss EL, Potenza MN, McDougle CJ, Epperson CN. Olanzapine
[57] Saxena S, Wang D, Bystritsky A, Baxter Jr LR. Risperidone augmen-
addition in obsessive-compulsive disorder refractory to selective
tation of SRI treatment for refractory obsessive-compulsive disorder.
serotonin reuptake inhibitors: an open-label case series. J Clin Psy-
Prognostic significance of ischemicelectrocardiographic changes during vasodilatorstress testing in patients with normal SPECT imagesElizabeth Klodas, MD,a Todd D. Miller, MD,a Timothy F. Christian, MD,a David O. Hodge, MS,b and Raymond J. Gibbons, MDa Background. Patients with ischemic electrocardiographic (ECG) findings during exercise stress testing but normal perfusion images generall
Chapter 4.1: Global Acne Market – 2013 -2023 4.1.1. Key Trends in the Global Acne Market • Shift towards combination products : The acne market is currently experiencing a gradual shift towards combination products that use two or more effective acne treatments. Currently marketed combination products, such as Duac (clindamycin phosphate and benzoyl peroxide) and Ziana (clindamycin pho